Viande de requin et méthylmercure: résultats d’analyse, noms trompeurs et implications pour la sécurité alimentaire

Résultats d’analyse et niveaux de méthylmercure

Un laboratoire allemand a analysé 44 échantillons de viande de requin bleu et sept échantillons de viande de requin-hâ achetés dans divers supermarchés et restaurants en Suisse, Allemagne, France, Royaume-Uni et Espagne, indiquent mercredi dans un communiqué les organisations environnementales ElasmOcean et Stop Finning Deutschland, ainsi que la Fondation Gallifrey.

Les teneurs en méthylmercure constatées varient entre 0,22 mg/kg et 4,40 mg/kg. Douze échantillons sont jugés très préoccupants (0,72 mg/kg à 0,92 mg/kg), tandis que 17 présentent des taux alarmants (1 mg/kg à 4,40 mg/kg), dépassant la limite maximale autorisée par l’OMS, l’Union européenne et la Suisse pour les espèces de requins (1 mg/kg).

Des risques potentiels pour la santé

Le méthylmercure est décrit par de nombreuses études comme une toxine puissante et persistante qui s’accumule dans l’organisme et attaque le système nerveux. Il peut occasionner des troubles de la mémoire, une perte de coordination et, chez les personnes les plus vulnérables, des lésions cérébrales irréversibles. Dans les cas extrêmes, il peut être mortel.

Selon Laurianne Trimoulla, chargée de communication et projets à la Fondation Gallifrey, la consommation de viande de requin ou d’autres poissons contaminés une ou deux fois par semaine peut dépasser le niveau toléré par l’OMS.

Face à ces résultats, la Fondation a interpellé les autorités suisses, notamment l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Pour l’OSAV, le fabricant, l’importateur et l’enseigne qui commercialisent les denrées alimentaires sont responsables du contrôle de la marchandise distribuée.

Noms trompeurs et précautions

Le principe de précaution préconise de réduire la consommation de poisson et d’envisager l’interdiction d’importation en Suisse des produits dérivés du requin et de la raie.

La Suisse a importé 609 tonnes de produits issus de requins et de raies au cours des 35 dernières années. La viande de requin est souvent vendue sous des appellations trompeuses telles que roussette, saumonette, chien ou veau de mer, ou encore Schillerlocke, préviennent les organisations. « Les étiquettes indiquent, telles que la loi le prévoit, le nom scientifique en latin et l’appellation courante. Dans les faits, vous voyez un produit qui s’appelle saumonette, veau de mer, émissole ou darne de peau bleue. Cela ne vous parle pas. Or, il s’agit de la viande de requin », précise dans La Matinale Laurianne Trimoulla.

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