Italie sous Giorgia Meloni : trois ans de stabilisation économique et défis à venir

Contexte et résultats

Trois années de gestion sous Giorgia Meloni ont contribué à stabiliser la troisième économie européenne, sans que l’avenir soit garanti.

Évolutions du travail et finances publiques

Le chômage est passé de 7,8% en octobre 2022 à 6% en août 2025. Le gouvernement vise à faire passer le déficit public sous les 3% cette année, en ligne avec les objectifs de la Commission européenne. Près de quinze ans après la crise de la dette italienne de l’été 2011, l’Italie a regagné la confiance des marchés et a même commencé à emprunter à des conditions plus favorables qu’en France, confrontée à une crise politique.

Orientation économique et mesures budgétaires

Arrivée au pouvoir en octobre 2022 au sein d’une alliance entre la droite et l’extrême droite, Giorgia Meloni a adopté une politique économique pragmatique, alignée sur les orientations des conservateurs européens, dans le but de redresser les finances après les dérapages liés à la pandémie. Aux commandes, le ministre Giancarlo Giorgetti, qui dirigeait le développement économique dans le précédent gouvernement de l’économiste Mario Draghi, a poursuivi certaines mesures.

Le gouvernement a réduit la dépense publique et réorienté certains investissements, notamment dans le système de santé et la culture; le « super bonus » pour la rénovation énergétique des bâtiments a été supprimé et le revenu de citoyenneté, aide destinée aux plus modestes, a été supprimé, affectant environ 2,5 millions de personnes. L’État a également cédé des parts dans ITA, Monte dei Paschi et Eni.

Soutien européen et résultats financiers

Le plan de relance européenne joue un rôle central: jusqu’à présent, 140 milliards d’euros de prêts et subventions ont été délivrés, et encore 54 milliards restent mobilisables d’ici août 2026. L’économiste Francesco Saraceno rappelle que l’objectif était de débloquer ces fonds, ce qui contribue aux résultats observés.

Points sociaux et défis persistants

Parallèlement, certaines mesures sociales ont été maintenues, comme des baisses d’impôt pour les classes moyennes et les petits entrepreneurs. Dans ce contexte, le Forum de Cernobbio a vu une large adhésion des chefs d’entreprise: 80% des dirigeants présents ont exprimé leur approbation.

Pour autant, une inflation élevée limite le pouvoir d’achat de nombreux Italiens et la croissance demeure faible, estimée autour de +0,5% cette année. Le pays souffre de faible productivité, de exportations en recul et d’un vieillissement démographique. La dette publique demeure élevée, autour de 135% du PIB, bien au-delà de la France, à 114%. Le phénomène d’émigration des jeunes se poursuit: 156 000 départs en 2024, avec une moyenne d’âge d’environ 33 ans.

Perspectives internationales et avis du FMI

Selon le FMI, des réformes visant à augmenter la participation des femmes sur le marché du travail, à améliorer les compétences et à stimuler la productivité pourraient soutenir la croissance annuelle. Des résidents et analystes notent toutefois que des défis subsistent quant à la natalité et à la santé publique.

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