L’Union européenne envisage des échanges avec les autorités talibanes pour le renvoi de réfugiés afghans déboutés

Contexte et enjeux diplomatiques

Vingt États membres de l’UE appellent Bruxelles à trouver des solutions diplomatiques et pratiques permettant le renvoi, en Afghanistan, de personnes dont la demande d’asile a été rejetée ou qui ont été condamnées par la justice. Le dossier demeure complexe, car il suppose d’ouvrir un dialogue avec les autorités talibanes, non reconnues par l’Union européenne.

Positions des États membres et démarches en cours

Dans une missive coordonnée par la Belgique, ces pays, du nord au sud et d’est en ouest, affirment qu’il leur est impossible de renvoyer des Afghans en situation irrégulière ou condamnés, même après une condamnation, faute d’alternative crédible.

La Commission européenne indique avoir procédé, au début de l’année, à des « contacts exploratoires » au niveau technique avec les autorités de facto au pouvoir en Afghanistan, et affirme rester en étroite coordination avec les États membres sur ce sujet.

L’Allemagne et l’Autriche mènent une action active: Berlin a déjà organisé deux expulsions groupées d’Afghans condamnés via des vols affrétés par le Qatar. D’autres capitales demandent désormais des avancées concrètes pilotées par Bruxelles, telles que la mutualisation des ressources ou des vols communs vers l’Afghanistan.

Évolutions récentes en Suisse

En Suisse, l’expulsion des Afghans condamnés rencontre des obstacles, notamment selon les informations publiées. Depuis octobre 2024, le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) a procédé à cinq renvois, mais aucun sous la nouvelle pratique visant les hommes célibataires dont la demande d’asile a été rejetée. Le cas d’une entrée à Kaboul est également évoqué, mais contesté.

Des éléments médiatiques font état d’un renvoi échoué lorsque les autorités afghanes ont refusé l’entrée d’un délinquant à Kaboul; l’individu a ensuite été renvoyé en Suisse. Le SEM confirme les cinq renvois et souligne que des informations sur le lieu de séjour des personnes concernées ne seront pas communiquées pour des raisons de protection des données.

Depuis avril, un changement de pratique autorise le renvoi des hommes célibataires dont la demande d’asile a été rejetée vers l’Afghanistan; à ce jour, aucun individu n’a été expulsé selon ce nouveau cadre.

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