Canicule et urbanisation : un défi de survie mondiale face au réchauffement climatique

Depuis plusieurs jours, l’Europe fait face à des vagues de chaleur extrême, avec des températures dépassant fréquemment les 40°C dans certaines régions. Les zones urbaines, où le béton retient particulièrement la chaleur, sont parmi les plus touchées. Aujourd’hui, déjà la moitié de la population mondiale vit en ville, et selon les projections, près de 70 % des habitants de la planète résideront dans des centres urbains d’ici 2050.

Urbanisation et climat : un équilibre fragile

Dans son ouvrage publié en 2025, “Après la ville. Défi de l’urbanisation planétaire”, l’ingénieur, économiste et sociologue Pierre Veltz, 79 ans, analyse les conséquences de cette urbanisation accélérée dans le contexte du réchauffement climatique. Il pose une question centrale : comment concilier croissance urbaine et impératif écologique?

Canicule en Europe : entre confort et adaptation

Invité dans l’émission La Matinale, Pierre Veltz a commenté la situation actuelle. Selon lui, il faudra s’habituer à des épisodes de chaleur intense qui risquent de devenir la norme. Pour les habitants des pays européens, souvent mieux équipés en infrastructures et en moyens d’adaptation, la canicule constitue surtout un problème de confort. Il estime néanmoins que ces sociétés disposent des ressources nécessaires pour y faire face.

Un enjeu vital dans d’autres régions du monde

La situation est bien plus préoccupante dans certaines régions tropicales et équatoriales densément peuplées, comme la vallée du Gange en Inde du Nord. Dans ces zones, la combinaison d’humidité et de chaleur peut rendre la régulation naturelle de la température corporelle presque impossible. Selon Pierre Veltz, ce phénomène pourrait, d’ici la fin du siècle, entraîner un nombre de décès liés à la chaleur comparable à celui des maladies infectieuses.

Les réponses techniques : climatisation et transition énergétique

L’un des défis majeurs reste la gestion du rafraîchissement urbain. Pour l’ingénieur français, un recours massif à la climatisation paraît inévitable, malgré ses impacts énergétiques. Tout dépend toutefois de son usage : maintenir les thermostats à des niveaux raisonnables, autour de 23 à 25°C, limiterait les conséquences écologiques négatives.

Décarbonation : un levier essentiel

Au-delà de la climatisation, Pierre Veltz insiste sur la nécessité d’accélérer la décarbonation. Selon lui, les solutions techniques existent déjà et sont mises en œuvre à grande échelle. La Chine, par exemple, continue à utiliser massivement le charbon mais figure également parmi les leaders mondiaux dans le développement des énergies renouvelables, avec une croissance particulièrement rapide. En revanche, il observe un ralentissement, voire un recul, sur ces sujets en Europe et aux États-Unis. Son message reste clair : il est temps d’agir sans attendre, car les outils pour réduire l’empreinte carbone sont disponibles.

Propos recueillis par Aleksandra Planinic — Article web rédigé par Jérémie Favre

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