La Cour suprême brésilienne condamne Jair Bolsonaro pour tentative de coup d’État
Une condamnation historique pour l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro
Par un vote de 4 à 1, la justice suprême du Brésil a jugé coupable l’ex-président Jair Bolsonaro, âgé de 70 ans, d’avoir été à la tête d’une prétendue organisation criminelle impliquée dans une tentative de coup d’État. La décision a été prise après le dernier magistrat à se prononcer, le juge Cristiano Zanin, a exprimé sa position.
Des accusations lourdes encadrées par la justice brésilienne
Selon le verdict, Jair Bolsonaro aurait conspiré pour maintenir un régime autoritaire, en dépit de sa défaite lors de l’élection présidentielle de 2022 face au candidat de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva. La condamnation pourrait lui valoir une peine de prison pouvant aller jusqu’à 43 ans. La décision sur la peine devrait être prononcée dans les heures à venir.
Réactions de la famille Bolsonaro et contexte juridique
Pour sa part, Flavio Bolsonaro, fils aîné de l’ancien président, a critiqué ce procès sur le réseau social X, dénonçant une procédure qu’il considère comme une « persécution » et affirmant que « tout le monde connaissait le résultat avant même qu’elle ne débute ». Jair Bolsonaro, actuellement sous contrôle judiciaire, ne participe pas aux audiences pour des raisons de santé. Il est inéligible jusqu’en 2030 et en résidence surveillée à Brasilia depuis début août, suite à des accusations d’entrave à la justice.
Une première depuis la fin de la dictature militaire
C’est la première fois qu’un ancien chef d’État brésilien est jugé pour une affaire potentielle de coup d’État depuis la fin de la dictature militaire en 1985. Le procès, très médiatisé, soulève de vives divisions au sein de l’opinion publique brésilienne.
Réactions internationales et tensions diplomatiques
Une crise diplomatique entre le Brésil et les États-Unis
Cette affaire a également suscité une escalade dans les relations entre le Brésil et les États-Unis. Le président américain Donald Trump a dénoncé ce qu’il qualifie de « chasse aux sorcières » menée contre Jair Bolsonaro. En réaction, Washington a mis en place une surtaxe de 50 % sur une part des exportations brésiliennes. Par ailleurs, plusieurs juges de la Cour suprême brésilienne ont vu leurs visas annulés et certains ont été soumis à des sanctions financières, notamment le juge Alexandre de Moraes, rapporteur du procès contre Bolsonaro.
Le gouvernement américain a ainsi exprimé ses désaccords face à cette condamnation et à la tournure que prend cette procédure judiciaire dans le contexte international.