Le Hezbollah libanais rejette les négociations avec Israël alors que les tensions s’accentuent
Contexte du conflit Liban–Israël et position du Hezbollah
Le Hezbollah, mouvement soutenu par l’Iran, a rejeté, jeudi, toute « négociation politique » entre le Liban et Israël, tel que proposé par des émissaires. Il affirme disposer d’un droit légitime à se défendre face à l’escalade des attaques israéliennes.
Même si un cessez-le-feu, entré en vigueur en novembre 2024, a mis fin à une guerre meurtrière, Israël poursuit des frappes contre le Liban dans le but d’empêcher le Hezbollah de reconstituer ses capacités. Une nouvelle frappe dans le sud du Liban a fait un mort, selon le Ministère de la Santé libanais.
Par ailleurs, un émissaire américain a pressé le Liban d’entamer des négociations directes avec son voisin du sud, alors que les deux pays restent officiellement en état de guerre.
La lettre ouverte du Hezbollah
Le mouvement a publié une lettre ouverte destinée au peuple et aux dirigeants libanais, affirmant qu’il « respecte l’accord de cessez-le-feu jusqu’à aujourd’hui » alors que « l’ennemi poursuit ses violations ». Il se déclare opposé à « toute négociation politique avec Israël », l’accusant de chercher à entraîner le Liban dans un accord qui ne servirait pas l’intérêt national.
Contexte international et évolutions diplomatiques
Le pape Léon XIV a reçu jeudi Mahmoud Abbas au Vatican pour une audience privée, près d’un mois après l’entrée en vigueur de la trêve et dans un contexte humanitaire toujours précaire en Gaza. Abbas, président de l’Autorité palestinienne, est à la tête d’un mouvement politique rivalisant avec le Hamas qui contrôle Gaza. Cette visite intervient après un échange téléphonique entre Abbas et le pape en juillet.
Le Saint-Siège reconnaît depuis 2015 l’État de Palestine et soutient une solution à deux États. Le successeur du pape actuel a pour l’instant adopté des positions plus mesurées: il a exprimé sa solidarité envers la « terre martyrisée » de Gaza et dénoncé les déplacements forcés des Palestiniens, tout en indiquant que le Vatican ne peut se prononcer sur un éventuel génocide dans l’enclave.
Des évolutions concernant les dépouilles et les échanges d’otages ont été annoncées parallèlement. Israël a indiqué que les restes d’un otage remis par le Hamas à Gaza étaient ceux d’un étudiant tanzanien, Joshua Loitu Mollel, dont le corps avait été emmené à Gaza après l’attaque du 7 octobre 2023. L’identification a été finalisée par l’Institut national de médecine légale et la famille a été informée.
Selon le bureau du Premier ministre israélien, les dépouilles ont été rapatriées après un processus d’identification mené avec les autorités compétentes et les familles des otages tombés au combat ont été informées de leur retour en Israël.
Échanges et réactions internationales
Le secrétaire général des Nations unies s’est dit préoccupé par les violations continues du cessez-le-feu à Gaza et a appelé toutes les parties à respecter les décisions de la première phase de l’accord de paix.
Évolutions sécuritaires et humanitaires dans la région
Des frappes israéliennes ont visé le sud du Liban, faisant des victimes et des blessés, au moment où l’armée israélienne poursuit des raids réguliers malgré le cessez-le-feu. Le gouvernement libanais suit de près l’évolution sur le terrain et appelle à la stabilité dans la région.
Par ailleurs, l’armée israélienne a reçu des dépouilles de trois soldats enlevés le 7 octobre 2023, remis par le Hamas via la Croix-Rouge, et des échanges de dépouilles s’inscrivent dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre. Le Hamas a annoncé la remise prochaine de corps supplémentaires dans le cadre de ces échanges.
Aides humanitaires et déminage
Le Royaume-Uni prévoit de débloquer une enveloppe de 4 millions de livres (environ 4,5 millions d’euros) pour soutenir les efforts de déminage et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire en Gaza, via UNMAS. Selon Yvette Cooper, cheffe de la diplomatie britannique, il est crucial de déminer le territoire pour permettre une aide massive et favoriser une paix durable.
Plus de 24 000 tonnes d’aide de l’ONU ont été acheminées vers Gaza depuis le début du cessez-le-feu, selon un responsable onusien. Les livraisons restent soumises à des défis financiers et logistiques, compliqués par la coordination avec Israël et les besoins des populations locales.
Dépouilles et échanges supplémentaires
Des dépouilles de trois soldats israéliens et d’autres corps non identifiés ont été remis à Israël par le Hamas via la Croix-Rouge, dans le cadre des échanges prévus par l’accord de cessez-le-feu. L’armée israélienne précise que les cercueils seront transférés en Israël pour identification et cérémonie militaire.